EDF

EDF, le dinosaure nucléaire qui rêve de se réincarner en colibri vert

Électrifier la France, c’est leur ADN. Et leur fardeau. Ancienne entreprise publique devenue entreprise publique (après une privatisation partielle devenue impopulaire), EDF incarne le bras armé — ou plutôt réacteur armé — de l’État français dans le domaine énergétique. C’est simple : quand on parle d’électricité en France, on finit toujours par parler d’EDF. Et quand EDF parle, c’est souvent en mégawatts, retards, et surcoûts.

☢️ Nucléaire, mon amour

Avec 56 réacteurs en activité, EDF est un champion du nucléaire mondial. Fierté nationale pour les uns, bombe à retardement pour les autres. L’entreprise jongle entre prolongation des centrales vieillissantes (coucou les “Grand Carénage”), relance des EPR (avec Flamanville comme feuilleton à rallonge), et promesses de mini-réacteurs SMR pour un futur compact mais toujours radioactif.

📉 Dette, dogmes et délestage

En 2023, EDF affichait plus de 60 milliards d’euros de dette. Le tout avec une rentabilité souvent plombée par les choix stratégiques de l’État et des aléas industriels. Quand la production baisse, que le marché flambe, EDF vend à perte. Et quand ça va mieux, l’État encadre les tarifs. Résultat : un modèle schizophrène entre mission de service public et logique de marché.

🌿 Vert de façade, mais toujours sous contrôle

EDF parle beaucoup de solaire, d’éolien et de transition. Surtout à travers sa filiale EDF Renouvelables. Sauf que dans la réalité, le renouvelable pèse encore peu face à la production nucléaire (près de 90 % de l’électricité décarbonée vient du nucléaire). Le développement des ENR ? Ralenti, parfois bloqué… par EDF lui-même. Une stratégie de long terme qui ressemble à un retard volontaire.

🎢 L’électrique, c’est fantastique (mais pas automatique)

EDF a la mission impossible de rendre l’électricité désirable, fiable, pas chère, décarbonée… et rentable. Une équation digne d’un problème nucléaire. Entre ses ambitions de leadership européen, ses déboires techniques, et ses injonctions politiques, EDF est à la fois pilote, mécanicien et passager d’un train lancé à pleine vitesse vers la “neutralité carbone”.